Rassemblement 2004 - St-Elzéar (4e)

RASSEMBLEMENT 2004  ST-ELZÉAR (4E)

ST-ELZÉAR-DE-BEAUCE (QUÉBEC) - SALLE MUNICIPALE - 4 SEPTEMBRE 2004
Le 4 septembre dernier, les quelque 1700 habitants de Saint-Elzéar accueillaient plus de 250 « citoyens d’un jour » rassemblés sous l’égide de l’Association des Blais d’Amérique. Le programme de ce quatrième rassemblement annuel s’est déroulé aux couleurs de la ruralité, du patrimoine et de l’histoire.

Un milieu et des gens accueillants

Venus de tout partout en Amérique, les participants sont d’abord invités à rendre visite à l’une ou l’autre des fermes ancestrales : celle de François Blais, propriété maintenant de Thérèse Marcoux, veuve de Roch Blais, de style traditionnel. À 6 kilomètres plus loin, c’est celle de Pierre Blais, aujourd’hui propriété de Gaétan Blais, spécialisée dans l’élevage porcin. En dernier lieu, c’est la visite d’un centre agrotouristique, Le Verger à Ti-Paul, regorgeant de produits du terroir : fruits et baies de toutes sortes. Les Blais y ont d’ailleurs dégusté de succulents blés d’Inde ainsi qu’une tarte aux pommes délicieuse. À chaque endroit, ils sont chaleureusement informés de l’historique généalogique et patrimonial du site et sensibilisés aux divers aspects des activités agricoles et commerciales en cours. En après-midi, les participants peuvent compléter leur prise de contact avec Saint-Elzéar et son passé grâce à une visite guidée du cimetière où reposent plusieurs Blais et à une présentation commentée de l’église paroissiale.

Tout au long de ces visites, il est beaucoup question des origines tant civiles que religieuses de Saint-Elzéar. C’est ainsi qu’on nous parle du « Petit Faubourg », situé tout près de la ferme de François où la première chapelle a été érigée, des nombreuses migrations de Blais entre Saint-Elzéar et les municipalités environnantes dont, bien sûr, Sainte-Marie, de qui Saint-Elzéar s’est détaché en 1845. Rappelons que le nom de cette municipalité est en l’honneur du seigneur Henri-Elzéar Taschereau-Duchesnay, En 1855, l’église actuelle fut construite selon les plans de l’architecte Thomas Baillargé. Ce joyau du patrimoine québécois, aujourd’hui classé monument historique, est dans le pur style traditionnel du 19e siècle et plusieurs de ses meubles et décorations proviennent de l’ancienne église de Sainte-Marie.

En couronnement de l’ensemble de ces activités d’accueil, il y a lieu de mentionner la cérémonie d’échange d’épinglettes tenue entre les représentants de cette municipalité de 150 ans et ceux de l’Association. Le tout fit ressortir le grand esprit d’accueil de Saint-Elzéar et la grande satisfaction de s’y retrouver que ressentaient les membres du conseil d’administration de l’Association des Blais d’Amérique de même que ceux du comité de soutien organisateur du rassemblement et tous les participants.

Un historien et conférencier intéressant

M. Jacques Lacoursière entretient les participants sur « La vie de Pierre Blais lors de son départ de France et sa vie comme colon en Nouvelle-France ». Les propos colorés du conférencier abondent de détails sur le climat social en France à cette période, sur les péripéties reliées à la traversée et sur le contexte dans lequel évoluent les nouveaux colons en Nouvelle-France.

Ses exemples et comparaisons avec le monde d’aujourd’hui aident à mieux comprendre la réalité vécue par notre ancêtre et à démystifier certaines idées reçues. C’est ainsi qu’il décrit avec moult détails les conditions dans lesquelles se déroulait la vie à bord des navires transportant les « engagés » et comment les passagers étaient heureux d’enfin entendre le fameux cri de « Terre » qui annonçait la fin de leurs tourments.

Il nous rappelle les trois principaux défis qui les attendent au pays : les Iroquois, les maringouins et les longs hivers. Le conférencier, également expert en cuisine, parle longuement des produits alimentaires disponibles et des plats préférés des colons. Il décrit aussi leurs moeurs pas toujours « si catholiques que ça ». Telle était donc la vie, en cette nouvelle terre dont le Père Lejeune a dit qu’elle « sera un paradis terrestre ».

Plusieurs de ses propos d’allure exceptionnelle ou anecdotique témoignent du souci de frapper l’imagination et soutenir l’intérêt de l’auditeur. C’est ainsi, à titre d’exemple, qu’il nous parle de cet extrait de correspondance: Un matin, « trois soleils » parurent en même temps du côté du couchant; ils étaient parallèles à la terre et égaux en grosseur, mais non en beauté. Vers midi, le vrai soleil était couronné d’un cercle formé des couleurs de l’arc-en-ciel, dont il était le centre. Il avait à ses côtés deux soleils contrefaits et deux autres étaient l’un sur sa tête et l’autre comme à ses pieds. De plus, on voyait un autre cercle chargé de soleils et ces huit luminaires faisaient ensemble un spectacle très agréable à la vue." Cela se passait au printemps 1671 et l’auteur de cette correspondance n’était nulle autre que Marie Guyart de l’Incarnation, la « Mère de la Nouvelle-France ». Le conférencier nous parle aussi du décret de Mgr de Laval obligeant les parents à faire baptiser leur enfant.

Tous sont ravis de cette conférence riche d’enseignements historiques et applaudissent au fait qu’on remercie monsieur Lacoursière en lui remettant une sculpture sur bois, oeuvre de M. Édouard Blais, patriarche (87 ans) de St-Jacques-de-Leeds et natif de Saint-Elzéar.

Après la conférence, les participants peuvent affiner leurs connaissances généalogiques en consultant notre expert M. Jacques Blais, de Montmagny. Mais bien d’autres Blais possèdent un bagage d’informations avec eux et les murs de la Salle municipale sont parés de documents généalogiques, de photos, de contrats d’archives que plusieurs consultent avidement.

Une réunion d’affaires et sociale réussie

Le 4e rassemblement était l’occasion de tenir l’assemblée générale annuelle dont les points essentiels furent l’adoption des divers rapports relatifs au dernier exercice financier et l’adoption de quelques résolutions. Au plan des résolutions, la cotisation américaine est fixée à 25$US compte tenu principalement de l’accroissement des coûts postaux. La cotisation annuelle des nouveaux membres, pour la première année d’adhésion, est fixée à 12,50$ à condition que l’inscription débute le 1er juillet de la dite année. Une résolution fait en sorte qu’un conjoint peut devenir membre en payant la moitié du coût de la cotisation annuelle.

Un hommage est ensuite rendu à Jean-Claude Blais qui, après 4 années, a annoncé ne pas désirer renouveler son mandat en tant qu’administrateur. Roland Blais le remercie au nom de l’Association, lui lisant un texte présenté comme un acrostiche disant Jean-Claude Blais – Merci. Roland souligne le positif de sa décision, ajoutant qu’il faut en effet savoir, à un moment donné, laisser sa place à la relève. Cela n’empêche pas de collaborer autrement aux destinées de l’Association. Une plaque est ensuite remise à Jean-Claude en témoignage de la reconnaissance de l’Association pour l’ensemble des services rendus.

La période d’élection suit. Un seul poste n’était pas mis en candidature, le mandat de sa titulaire, Lucille Blais, se terminant en 2005. C’est ainsi que sont dûment proposés et élus à l’unanimité, les cinq membres dont le mandat se terminait cette année, soit Réjean Blais, Rosaire Blais, Claude Blais, Rodrigue Gobeil, Jean-Claude Blais, ainsi que trois nouveaux membres, Guylaine Blais, Jean-Marc Blais et Robert Blais. Pour la première fois dans l’histoire de l’Association, les neuf postes d’administrateurs prévus au règlement de l’Association sont remplis. Pendant le souper, les nouveaux élus tiennent un premier conseil d’administration en vue d’élire les officiers pour la prochaine année. Les résultats sont ensuite annoncés: Réjean Blais à la présidence, Rosaire Blais à la vice-présidence, Claude Blais au secrétariat et Robert Blais à la trésorerie.

Les participants se regroupent ensuite pour un succulent souper d’autant plus apprécié que l’heure est déjà assez avancée. Le temps d’attente est heureusement agrémenté d’une belle musique de Giovanni Toscani. Le tirage organisé a favorisé Ginette Blais de Québec. Elle est repartie avec une magnifique toile, oeuvre d’une artiste locale, Lucie Blais-Giguère. L’après repas est enrichi d’une excellente prestation du conteur Philippe Gobeil, un Blais par sa mère. Il épate les spectateurs avec «La Légende de Rose Latulippe ». Et que dire de cette belle chanson beauceronne chantée « a capella » par Henri Blais de Saint-Elzéar. Il a bien clôturé le rassemblement 2004!

Bravo aux organisateurs !
Au Revoir à tous les participants !
Bienvenue au prochain rassemblement à ceux qui n’ont pu y participer cette fois.
Le mot de la fin : SUCCÈS!

Roland Blais
Beauport